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 Greed, prologue : Valeur

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AuteurMessage
Karl Von Greed

Karl Von Greed


Messages : 3
Date d'inscription : 30/12/2016

Greed, prologue : Valeur Empty
MessageSujet: Greed, prologue : Valeur   Greed, prologue : Valeur I_icon_minitimeVen 13 Jan - 23:36

J'ai toujours aimé aller au musée. C'est un peu bête parce que je n'y connais pas grand chose, mais je sais pas, les couleurs, les formes, ça me parle, j'aime bien. Oh, je suis pas très cultivée, mais je ne suis pas bête quand même, toutes les serveuses ne le sont pas. L'avantage d'être serveuse dans un bar d'ailleurs, c'est qu'on a généralement une bonne partie de la journée libre, vu qu'on bosse le soir. Alors, de temps en temps, je vais au musée pour profiter, ouais. En semaine dans la journée, il y a moins de monde et du coup c'est plus agréable. Oh, ne vous méprenez pas, je suis une vraie New-Yorkaise, la vitesse, tout ça j'aime ! Mais c'est vrai que de temps en temps un peu de calme et de contemplation ça fait du bien.

Oh ! L'homme est encore là. Ça fait plusieurs fois que je viens et à chaque fois, devant la Composition 8 de Kandinsky, je trouve le même homme, assis à l'observer. Je le regarde du coin de l'oeil et je me sens un peu ridicule. Il est élégant avec son costume trois pièces impeccable. Sa barbe est parfaitement taillée et, de là où je suis, je ne vois pas une seule trace sur le verre de ses lunettes à la monture noire. Je regarde mes collants filés et ma parka multicolore et je me rappelle que j'ai eu la flemme de me coiffer ce matin et je me sens gourde. Je me mets à rougir et j'ai envie de m'enfuir, mais quelque chose me pousse à rester prêt de lui. La semaine dernière, j'ai tourné une demi-heure dans le coin, sans arriver à partir. Lui est resté là, à fixer le tableau, l'air pensif et triste. Ça oui, il a toujours l'air triste, je ne sais pas vraiment pourquoi. Je vais pas lui demander non plus...

Merde, mais qu'est-ce que je fais ?! Je me suis assise sur le banc à côté de lui ! Mais pauvre conne, qu'est-ce que tu fais ?! Oh, est-ce que j'ai mis du déo ? Pourvu que je ne sente pas... Il est là, à côté de moi, je peux le sentir, je pourrais toucher ses mains jointes ou son costume parfait.

« Voilà une bien jolie montre. »

Hiiiii, il m'a parlé ! Et comme une conne, je me tourne vers lui avec des grands yeux ronds, en rouge comme un cul de babouin, évidemment.

« Ah, euh, merci. C'est un cadeau de ma grand-mère. Elle me l'a donnée à sa mort. Je l'aime beaucoup. La montre. Enfin, ma grand-mère aussi... »

Tais-toi, pitié, tais-toi. Tu es en train de te ridiculiser devant un inconnu magnifique. Mais pourquoi tu t'es assise ? Et pourquoi tu lui racontes ta vie ?! Il n'en a rien à foutre !

« Très belle. »

Mais, euh, il parle de moi ou de la montre... Non, il ne doit pas parler de moi, c'est impossible. Un coup d’œil au alentour m'indique qu'on est seul dans la salle. Hiiiii ! Il parle de moi ! Je rougis encore plus et je commence à me dire que la mort est ma seule porte de sortie à ce ridicule vu que mes jambes ne veulent pas bouger et m'éloigner de là.

« Pourquoi vous avez l'air triste en regardant le tableau ? »

Non mais c'est pas possible ! Mais tu les cherches ma fille ! Pourquoi tu lui parles ?! Oh pitié, Dieu, Satan, n'importe qui, empêchez-moi de parler !

« Cela me fait toujours mal d'observer des œuvres offertes aux regards de tous et de voir les gens lui passer devant, sans savoir apprécier sa valeur. »

« Et vous, vous la voyez sa valeur ? »

« Oui. Oh oui, je la vois. »

Un frisson me parcoure le dos et je ne comprends plus ce qui se passe. Je suis tétanisée par la peur sans savoir pourquoi. L'homme s'approche de moi et me regarde.

« De toute chose je vois la valeur. Par exemple, votre montre a une grande valeur. »

« Mais non, c'est juste un vieux truc. Elle ne fonctionne même plus. »

« Mais vous la portez néanmoins. Vous comprendrez, mon enfant, que c'est l'attention qu'on porte à un objet qui fait sa valeur. Et vous portez beaucoup d'attention à cette montre. »

Je sens son visage se rapprocher de moi. Je ne sais pas quoi faire, mon cœur bat à tout rompre.

« Voyez-vous, j'aime... collectionner ce qui a de la valeur. Ce qui est précieux. Et j'aimerais beaucoup ajouter votre montre à ma collection. Qu'est-ce que vous me donneriez en échange ? »

J'ai beaucoup trop peur et je me mets à pleurer.

« Oh non, pas ma montre. Tout mais pas ça ! »

« Tout ? Faites attention à ce que vous dites. Malheureusement, cette montre est la seule chose qui ait de la valeur chez vous, ma chère. J'ai bien peur que la vie ne vous ait pas gâtée d'une âme intéressante. Alors je vais prendre votre montre et m'en aller et vous ne me reverrez jamais. »

« Non, non... Pitié. Pitié, laissez-moi... »

J'ai peur, j'ai tellement peur. Sa présence m'effraie, je ne peux pas bouger. Il détache ma montre et la prend.

« Non, pitié... »

Que ça s'arrête, que ça s'arrête... Je donnerais tout pour que ça s'arrête. J'ai tellement peur. Il pose alors sa main sur mon bras et la peur se décuple encore. Il se penche vers moi et chuchote dans mon oreille :

« C'est bientôt fini. Laisse-moi prendre ton âme. Abandonne-toi. »

Alors j'abandonne. Mon cœur s'arrête et je me sens glisser. C'est fini...

« Ma jolie, ce n'est pas fini. Ça ne fait que commencer. »

* * * * * * *

Il couche le corps de la jeune femme sur le banc. Tout le monde croira à une crise cardiaque, après tout, c'est bien ce qui l'a tuée. Il se lève et glisse la montre dans sa poche et envoie l'âme dans sa collection. Une larme coule sur sa joue, mais il l'essuie d'un revers de main. Il quitte le musée vers son nouvel objectif.

Plus. Toujours plus.
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