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 Sloth - Prologue

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B. Slothman

B. Slothman


Messages : 6
Date d'inscription : 30/12/2016

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MessageSujet: Sloth - Prologue   Sloth - Prologue I_icon_minitimeMer 18 Jan - 4:18

Le Royaume du désespoir



   Sombre, brumeuse et éclairée par une lumière diffuse, une petite caverne se trouve enfoncée dans les profondeurs de la Terre. Le seul accès menant à cette alvéole à peine éclairée est un chemin comparable à une galerie. Le sol y est boueux et recouvert de vase et de mousse, tandis que les parois qui se rejoignent en arc brisé suintent de manière imperceptible la condensation de l'air. C'est un chemin qui salive, écume et sue le désespoir et l'ennui. Seule une lueur au bout du tunnel semble apporter un espoir salvateur face à l'obscurité poisseuse et nauséabonde. Sa lumière est faible mais douce, envoûtante et diffuse. Cependant, à mesure de l'avancée vers l'issue de la galerie, se mêle aux moisissures, à la boue et à l'humidité, une senteur âcre et envahissante. Plus on s'avance et plus l'odeur de la pourriture devient forte, puissante, jusqu'à en devenir insupportable.

   Une fois au bout du chemin, la pestilence de la moisissure et de la pourriture provoquent des vertiges et des nausées incontrôlables. On entend le clapotis des gouttes d'eau qui perlent depuis les stalactites. Dans cet endroit sinistre et moribond qui promet pourtant le réconfort de la lumière, les parois sont tout aussi visqueuses et glissantes. Le sol cependant est étrangement dur, presque lisse et froid. Une légère brume flotte au-dessus du sol, diffusant des teintes bleues et blanchâtres dans la pièce. Bien que la lumière diaphane semble n'avoir aucune source, celle de l'eau répandue sur le sol semble se situer au milieu de la pièce. Des pierres agencées en cercle forment un puits d'où déborde lentement une eau sombre et étrangement légère. L'obscurité empêche naturellement d'en voir le fond, bien que l'idée d'en voir un semble ici trop saugrenue.

   C'est alors que la puanteur à laquelle on pense s'être habitué frappe à nouveau les narines, jusqu'à les gonfler et les imprégner de la putréfaction ambiante, jusqu'à en perdre la vue et l'équilibre, jusqu'à en vomir sa bile et ses tripes. En observant attentivement sur la droite, dans l'obscurité sont entassés des corps humains. Des cadavres nus. Aucune trace de sang, si ce n'est en croûte sur les quelques plaies de certains décédés. Ils sont pâles, blancs, avec des ecchymoses jaunes ou bleues à divers endroits. Leur visage est rouge écarlate, tendant vers le violet et les vaisseaux sanguins sont maintenant apparents sous la peau flasque de leur face. Point marquant, chacun semble avoir une suite de chiffres tatouée ou gravée à même la peau...

   Jusqu'à présent, le clapotis des gouttes tombant des stalactites et les ondulations de l'eau du puits résonnaient dans la pièce, mais un son plus discret et sournois vient à les couvrir. L'horreur silencieuse se manifeste enfin derrière le puits. Des bruits de succion attirent alors l'attention vers ce qui ressemble à un amibe humanoïde. Son corps est celui d'un vieil homme à la peau pendante et décharnée, recouverte d'une substance visqueuse et blanchâtre. Sa tête, bien que possédant un visage humain, est plus à rapprocher d'un poisson. Il suce avec lenteur, la bouche grande ouverte et salivant à grands flots, la tête de l'un des cadavres de sa collection. S'abstenant de toute mastication, il se contente de lécher ce crâne en décomposition et d'en aspirer l'âme qui veut s'en échapper. Le voilà, dans sa monstruosité crue. Sloth, le prince du désespoir.  

   C'est alors qu'un vrombissement se fait entendre depuis la galerie. Des lamentations et des hurlements déchirants résonnent au loin. Les voix stridentes, haletantes et rauques précèdent un nuage dense et brûlant qui arrive calmement. La force du nuage est telle que les parois vibrent et souffrent, accompagnant les râles de la nuée ardente. La chaleur soulève et emporte la poussière, fait s'évaporer l'humidité et assèche les mousses au sol. Le nuage est proche de l'entrée de la caverne. Il se ramasse sur lui-même, se concentre pour enfin se transformer en flammes vaporeuses et denses. Alors que des silhouettes volantes tournoient en hurlant, autour du plasma infernal, un visage se dégage des volutes électriques. Deux grands yeux entièrement noirs s'ouvrent, de même qu'un grand sourire fendant la face du démon. Il découvre quatre rangées de crocs acérés comme des rasoirs. Deux en haut, deux en bas, l'une devant une autre. L'air se déforme sous la chaleur qui émane de ses narines. C'est une entrée fracassante pour une visite imprévue. Pourtant, le voici plus terrifiant que jamais, le grand Seigneur des Ténèbres.

   Son sourire s'ouvre pour laisser éclater un rire puissant et grave, comme provenant des profondeurs de la Terre. Les âmes souffrantes se calment alors et ne font plus que sangloter doucement. D'un trait, le Démon aspire l'une d'elles dans sa bouche et commence à la mastiquer bruyamment. Sloth, surpris par une telle apparition, se redresse, toujours avec la tête du cadavre dans la bouche. Les deux démons avalent les âmes comme on fumerait des cigarettes. Ils se fixent longuement, avant que leurs pensées ne finissent par se manifester en faisant vibrer les parois de l'alvéole caverneuse.

- Que me vaut votre visite, grand maître du chaos et de la putréfaction ?
- Ha ! Impudent et répugnant esclave. Viens te frotter contre mon sexe ardent ! Ta politesse me fera toujours vomir de dégoût.
- J'entends là votre joie déborder de votre voluptueuse gueule de fauve. Est-ce uniquement pour m'adresser votre bénédiction que vous avez fait un si long chemin jusqu'à moi ?

   Le rire du Diable retentit à nouveau dans la pièce. Des volutes de plasma s'échappent jusqu'à frôler Sloth, qui recule d'un pas. Des cloques se sont formées sur la peau de son avant bras, certaines explosent.

- Ma présence n'est jamais sans alibi, idiot. Je suis venu prendre des nouvelles de mon ouvrier le plus sournois et le plus répugnant. Qu'as-tu à me raconter, raclure ?

   Après un instant, Sloth finit d'avaler l'âme de son cadavre et jette ce dernier dans le puits. Le corps flotte d'abord, puis se dissout lentement en s'enfonçant dans les profondeurs.

- Je n'ai pas de rapport détaillé à vous soumettre. Si ce n'est que mes efforts pour étendre le doute et l'impatience dans le cœur des humains se trouve actuellement contre-carré par un regain de Foi nauséabond. Ils trouvent refuge dans les anciennes croyances pour retrouver leur lumière perdue ! Qu'y puis-je ? C'est à Lust et à Envy qu'il faut demander des comptes, pas à moi, voyons.

   Le Roi des Enfers déglutit l'âme qu'il mastiquait. Un bref silence s'installe, rythmé par quelques gouttes de stalactites.

- Tu me sembles bien désespéré, pour un des seigneurs du vice. Sombre déchet ! Comment veux-tu que je t'accorde le moindre crédit maintenant ? Je m'en allais te proposer une affaire des plus croustillantes à la surface...
- Sur Terre ?

   Sloth écarquille ses yeux globuleux.

- Évidemment sur Terre ! Pas chez ces tarés de séraphins quand même !
- …
- Qu'en dis-tu ?
- Vous êtes bien le maître de la Tentation. Je ne peux qu'y succomber par ma curiosité. De quoi s'agit-il ?
- Je te propose une incarnation là-haut, tout en conservant certains de tes pouvoirs. Je veux que tu collectes le plus d'âmes possible, mais aussi, je veux que tu surveilles les autres Sins... Aucun n'est digne de confiance.

   Sloth détourne la tête et se dirige mollement vers le tas de cadavres. Il choisit celui dont la décomposition est la plus avancée et met la tête dans sa bouche dégoulinante de salive.

- Et qu'ai-je donc à y gagner ?
- Oh ! Mais c'est très simple... Je te promets de faire de toi le commandant en chef de la prochaine invasion des forces du chaos. Tu pourras répandre le désespoir et la discorde à ton gré... avec les Sins de ton choix sous tes ordres.

   Sloth s'arrête de sucer. Le silence s'installe à nouveau avec une lourdeur accrue. Quelques âmes autour du Diable recommencent à s'agiter de lamentations. Le Prince de l'ennui acquiesce lentement puis s'affale au sol et s'occupe de ses cloques. Satisfait, le Grand Démon se retourne triomphant pour se diriger vers la sortie. Il aspire une autre âme au passage quand Sloth l'interpelle une dernière fois.

- Une minute, s'il-vous-plaît. J'aurais une condition à soumettre à cette mission, si vous me le permettez...
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