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 Livre Premier - Chapitre 4 : Scission

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B. Slothman

B. Slothman


Messages : 6
Date d'inscription : 30/12/2016

Livre Premier - Chapitre 4 : Scission Empty
MessageSujet: Livre Premier - Chapitre 4 : Scission   Livre Premier - Chapitre 4 : Scission I_icon_minitimeSam 14 Oct - 16:56

Les paupières de Lucas s'ouvrent d'un coup. Un violent coup d'adrénaline lui fait prendre une grande inspiration et se redresser directement en position assise. Qu'est-ce que c'était ? Un cauchemar ? Aucun souvenir... Il regarde l'heure sur le réveil à sa gauche. Bon. Pas en retard mais c'est limite. Et dire que ça n'a pas sonné. C'est vraiment bizarre. À croire qu'il a désactivé l'alarme pendant son sommeil. Il est 6h20... Dans dix minutes, on se fait un peu plaisir avant d'aller à la douche. Une bonne eau fraîche, histoire de se réveiller et d'apprécier le ruissellement couler sur chaque partie du corps. Comme c'est bon de patauger dans sa baignoire.

C'est l'heure du café-tartine. Une grande tasse de café serré avec des biscottes au beurre. Là, on peut prendre son temps. De toute façon, c'est pas comme si on était surveillés pour pointer à l'heure au travail. Ça va faire un an qu'il travaille dans cette clinique psychiatrique comme infirmier et pas une seule fois on ne lui a fait remarquer ses petits retards. Ce serait étonnant que ça commence aujourd'hui... Après, c'est vrai qu'il y a de plus en plus besoin de lui aux Urgences Psy, surtout après la fusillade dans le lycée du quartier il y a 3 mois... À se demander ce qui se passe dans la tête de certains. Encore un qui a crû faire bouger les choses en trouant des représentants du système. Quand même... un gosse qui abat 2 professeurs et qui blesse la moitié des lycéens présents dans le couloir... Il devait vraiment être désespéré. Encore un qui va passer sa vie sous calmants. Je vous jure, j'aimerais que les gens s'en sortent sans médocs, et qu'il leur suffise de s'exprimer pour aller mieux, mais là... C'est vraiment la merde. Dans le fond, c'est la faute du système, de ces porcs et leurs larbins qui foutent la merde avec leurs pétrodollars... Un de ces jours, ça va péter. Je l'ai toujours dit.

Tiens ? Mais qui m'envoie un SMS à une heure pareille ? … Inconnu... Et en plus on peut pas lire la moitié... « … b@e@s@o@i@n@ d@e@ p@a@r@l@e@r@... m@o@m@e@n@t@. S@i@ t@u@... p@e@u@t@ s@e@ r@e@t@r@o@u@v@e@r@ d@e@v@a@n@t@ l@'@e@n@t@r@é@e@ … b@a@t@i@m@e@n@t@. ». Vraiment curieux. On dirait que le programme de lecture est endommagé... À moins que ce soit encrypté... Non. Je divague. Bon, passons. J'ai pas le temps. Avalons ce café et cette tartine, vite fait. Voilà... on range tout ça, histoire de rester propre quand même.
… Je stresse. Je me sens pas bien tout d'un coup. Faudrait pas que ça empire, j'ai pas envie de passer pour le nerveux de service au boulot. Déjà qu'on m'appelle le bleu, avec pourtant un an dans le métier. Bon, autant prendre une petite dose de benzodiazépine tout de suite, ça va contre-balancer le café...


Bon ! Ben, c'est parti. Y'a plus qu'à mettre les clefs sur le contact.
Le route est plutôt calme jusqu'aux galeries commerciales, c'est tant mieux. Lucas se sent plutôt barbouillé, avec comme une sensation cotonneuse sur le devant du crâne. Au carrefour suivant, il oublie de s'arrêter et se contente de ralentir, voyant qu'il n'y a pas beaucoup de voitures en circulation. Pourtant un fourgon qui déboule à sa droite manque de percuter l'arrière de la voiture. C'était moins une... Mais qu'est-ce qui se passe ce matin ?

Avant d'arriver au niveau des galeries, il y a un rond-point. C'est pas commun mais il y en a quelques uns dans ce quartier de Brooklyn. À quelques dizaines de mètres de là, Lucas sent son crâne se fendre. Sa tête est comme remplie d'un brouillard dense et léger, comme si un nuage de lumière l'envahissait. Il sent ses organes internes détendus tandis que ses muscles sont plutôt tendus. Avec toute cette confusion, ces sensations contradictoires, il ralentit en espérant ne rien percuter... Puis c'est au tour de son front de se manifester. Une pression s'exerce dessus, donnant l'impression qu'un poing l'écrasait lentement et fermement. C'est la panique. Le jeune homme est complètement perdu, ne sait plus quoi faire. Il ralentit encore, espérant que la voiture s'arrête, mais sa vision s'est troublée à tel point qu'il se trouve maintenant en plein milieu du rond-point. Non pas autour... mais bien à l'intérieur, sans même qu'il s'en rende compte !
La voiture est arrêtée. Lucas plaque ses mains sur sa bouche en essayant de reprendre ses esprits... Il regarde ses mains, désormais couvertes de sang. Mais c'est pas possible ! Le nez qui saigne maintenant ? En plus de ces putains de vertiges...

Il perd conscience.

Lucas est devant la voiture. Il voit la personne qui est à l'intérieur. Il sait ce qu'il y a à l'intérieur, la place de chaque chose, de chaque objet. Il le sent. Jamais il ne s'est senti aussi grand, aussi serein. Des ombres curieuses sont cachées dans les arbres à côté. Au-dessus de lui, il voit une source de lumière, plus éclatante que tout ce qu'il avait pu voir jusqu'à présent. Il semble se diriger instinctivement vers ce soleil blanc, simplement par son intention. Mais les voix des ombres cachées dans les arbres commencent à s'agiter. Et puis, il sent qu'on le prend par la main pour le retenir, avant d'entendre distinctement : « Cette heure n'est pas venue. Tu as encore à parcourir certaines choses avant de revenir. » Tout semble se dissoudre. Le ciel, les arbres, le rond-point, la voiture, les ombres. Tout devient flou, se confond.

Lorsqu'il reprend ses esprits, l'infirmier est penché sur le côté, la tête renversée sur le côté gauche, contre la vitre. Il se redresse pour voir autour de lui. Personne dans les environs, pas de secours, de police... Ça commence à devenir flippant... Il ne comprend rien. Il sort de sa voiture, vérifie s'il n'a rien. Pas de contusion, ni d'ecchymose. Juste cet état à la fois cotonneux et tendu. 8H13. Il est en retard ! Lucas déglutit difficilement puis rentre dans l'habitacle et redémarre la voiture.
La fin du trajet est éprouvante. Il faut déployer une montagne d'efforts pour éviter un accident. Les larmes coulent comme des ruisseaux mais le visage reste sec. Il n'arrive pas à pleurer. Pas question d'un arrêt maladie alors qu'il y a du travail. Surtout que la direction lui a bien fait comprendre l'importance de son poste et les besoins du service...


Devant l'entrée du bâtiment. Lucas se gare rapidement mais peine à sortir de la voiture. Ses mains tremblent un peu trop. Une femme en blouse blanche attend devant le bâtiment. Il s'approche et reconnaît Mlle Young, la chef de service des Urgences psychiatriques. Une femme plutôt jolie, d'origine japonaise. Elle semble soucieuse mais calme.

- Tout va bien, Lucas ? Tu es en retard.
- Ça peut aller. Je suis vraiment désolé. J'ai eu une petite absence tout à l'heure. Je vous promets que ça ne...
- Une absence... ? Bien. Calme-toi et suis-moi, nous allons en parler dans mon bureau.
- Bien mademoiselle.

Il la suit dans le bâtiment, sans pour autant être rassuré par cette invitation. Elle semble très concernée par son cas, ce qui n'est pas tant dans ses habitudes.
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