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 Greed, chapitre I : Verre brisé

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Karl Von Greed

Karl Von Greed


Messages : 3
Date d'inscription : 30/12/2016

Greed, chapitre I : Verre brisé Empty
MessageSujet: Greed, chapitre I : Verre brisé   Greed, chapitre I : Verre brisé I_icon_minitimeVen 9 Juin - 10:17

Souvenons-nous, mes frères. Souvenons-nous des heures sombres. Celles qui firent de nous des déchus, comme notre maître l'avait été avant nous. Souvenons-nous de cet instant, où à chacun il a annoncé ce changement triste et cruel, cet exil forcé qui nous force désormais à ramper parmi les mortels.

Des habitants des Enfers, nous étions parmi les pires, pas vraiment proches les uns des autres, mais conscients de notre place. Les Sept, comme on nous appelait. Jamais ensemble, mais fonctionnant de la même manière. L'excès est notre souffle, la peur notre langage. Prendre encore et toujours, et donner incessamment rêves et corruption. Quelle ne fut pas notre gloire par le passé, lorsque, glorieux hérauts du règne du vice, nous allions répandre les maux et les tourments ! La fierté embrase mon cœur en écrivant ces quelques mots. Nous étions grands, forts, dangereux.

Mais Satan, autrement en a décidé. Finie la gloire, finies les croisades de l'innommable. Il a voulu s'amuser de nous voir vivre parmi les faibles, ombres sans saveur d'un souvenir glorieux. Nous souffrons tous de cette situation, je le sais. Il n'est pas bien difficile de comprendre pourquoi. Je veux seulement...

Greed arracha la feuille de papier sur laquelle il était en train d'écrire. Il la tint quelques instants dans ses mains, parcourant en diagonale les lignes que la mélancolie lui avait inspirées. Puis, il chiffonna la feuille, les yeux fermés. Il se leva lentement, repoussant son fauteuil derrière lui. Il se dirigea vers la grande cheminée de pierres dans laquelle crépitait un feu de bois. Il s'appuya contre le manteau de l'âtre d'une main et de l'autre, il accompagna doucement la chute de la boule de papier qui tomba dans les flammes. Quelques instants plus tard, il ne restait plus rien des mots griffonnés à la plume. Fixant le brasier, Greed resta longtemps immobile, impassible et silencieux. Enfin, après de longues minutes, il tourna le dos à la cheminée, retourna vers le bureau afin de ranger ses affaires d'écriture. Il quitta alors la pièce, fermant la porte derrière lui.

Mais les flammes traîtresses emportent avec elles les mots interdits de celui qui n'est pas tout à fait un Homme. Et qu'il les brûle ou qu'il les taise, les souvenirs sont toujours là, ancrés à jamais dans l'esprit et dans la chair. La marque du maître. La brûlure de Satan posée sur la poitrine. Et le jour honteux. Ce jour-là...


En tout homme il est un jour, une heure ou un souffle
Porteurs d'évolution, marteaux du changement.
Et en tout démon un vide, une faille, un gouffre.
Pour Greed ce fut un soir que son esprit camoufle
Lorsque sauvage et dur, maître du jugement,
Le Malin vint le voir, porteur d'odeur de souffre.
Car Greed était son chien, gardien de son trésor,
Un vigile immobile, aux yeux de reflets d'or,
Créé par Lucifer pour la seule idée d'être
La synthèse cupide, mais en aucun cas traître,
D'une obsession solide aux pièces de valeur.
De la terre à ses pieds et de l'or dans ses doigts,
De la peau d'une louve, du soupir d'un voleur,
Le Malin modela cet infâme et faux roi
Des monceaux de richesses amassées par ses soins
Au fil de ces années de rapine et d'hybris.
Il méprisait sa création, chancre d'un vice
Haïssable, méprisable, dérangeant et
Dont Lucifer voulait se voir débarrassé.
Il n'avait plus à craindre pour ses possessions,
Protégées qu'elles étaient par la carcasse muette
Et toujours condamnée à la noire frustration
Du manque constant de richesses fort replètes.
Comme le Diable le haïssait, le conspuait.
Et il voyait en lui un parfait défouloir,
Cible favorite des insultes et du fouet.
Car Greed, triste chose, acceptait le dur vouloir
D'un maître sans cœur et qui poussait sans pitié
Sa soumise créature par la promesse
D'un objet de plus à ajouter dans son antre.
Ramper pour une pièce. Gémir pour un bijou.
Tel était le destin de ce pauvre pantin,
Jusqu'à ce jour martyr d'une soif intarissable
D'or et de pierreries et toujours plus encore.
Mais un matin bien noir, Lucifer décida
De bannir Greed le triste et ses folles richesses.
D'un coup de pied vengeur, le Malin fit passer
Sa bête dépecée par chacun des sept cercles
Pour l'envoyer enfin corrompre les humains.
La gardien famélique, animal desséché
Se sentit trahi, oublié, abandonné
Par son père et son maître qui lui donna la vie.
Tristesse infinie, abandon, mais avant tout
Promesse.

Ainsi s'envolent les tristes mots, d'un cœur désabusé. D'un cœur dont la rancœur est comme un puits sans fond. Lui qui doit tout avoir, mais qui ne voulait rien de plus que la main de son maître sur sa peau décharnée, une fois encore.

Lucifer voulait une bête soumise. Mais que fait la bête quand son maître la trahit ?
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Greed, chapitre I : Verre brisé
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